A special witcher (french)

Chapter 24: Chapitre 24



(Bonjour, comme vous le savez, je n'ai pas pu écrire de chapitre cette semaine, j'avais trop d'examens snif, bref normalement maintenant les chapitres sortiront comme d'habitude)

"Aiden, tu n'es pas stressé ?" demanda Ciri en me fixant, les bras croisés.

"Bien sûr que si, Ciri," répondis-je en essayant de sourire. "Mais tu sais que je dois passer cette épreuve."

Aujourd'hui marquait le jour de la dernière épreuve. Celle que tous redoutaient. Celle qui confrontait les sorceleurs à leurs peurs les plus profondes. Un sorceleur ne doit jamais céder à la peur, jamais perdre son sang-froid.

"Vous voilà tous les deux," dit une voix familière derrière nous.

"Yen," murmurai-je.

Elle s'approcha, mais s'arrêta un instant pour regarder Ciri avec un sourire en coin.

"Ciri, tu ne me dis pas bonjour ?" demanda-t-elle avec malice.

"Bonjour, Yen," répondit Ciri, les yeux détournés.

"Tititi," fit Yen, secouant la tête. "Et notre pari ?"

Ciri se mordit les lèvres, son visage rouge d'embarras, avant de murmurer à contrecœur : "Bonjour, grande sœur."

"Je préfère," répondit Yen, son sourire triomphant.

Elle tourna alors son regard vers moi, et son sourire s'effaça, remplacé par une lueur d'inquiétude dans ses yeux sombres.

"Ça va ?" demanda-t-elle doucement.

"Oui, tu t'inquiètes pour moi, Yen ?"

"Bien sûr que je m'inquiète pour toi," dit-elle en posant une main légère sur mon épaule. "On s'est fait une promesse, toi et moi. Et je compte bien m'assurer que tu seras là pour la tenir."

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Je me souvenais de cette promesse comme si c'était hier

Quand je m'étais réveillé de mon genre de coma, tout le monde avait décidé de fêter ça. Des bouteilles avaient été sorties, et très vite, la soirée s'était terminée avec des sorceleurs ivres. Moi, j'étais sorti prendre l'air, malgré l'hiver. Les flocons avaient quelque chose d'apaisant.

C'est là que Yen m'avait rejoint, légèrement éméchée, ses pas hésitants sur le sol enneigé.

"Yennefer," avais-je murmuré en la voyant arriver.

Elle plissa les yeux. "Pas besoin de m'appeler Yennefer. Appelle-moi Yen."

Je haussai les épaules et reportai mon attention sur le ciel, où la neige continuait de tomber doucement.

"Aiden, c'est ça ?" demanda-t-elle après un moment de silence.

"Oui."

"Tu voulais me poser une question, non ? Je t'ai vu me fixer pendant que les autres buvaient."

J'hésitai avant de répondre. "À vrai dire, oui. J'ai une question."

"Vas-y, je t'écoute," dit-elle en s'approchant. Elle s'assit sur les marches, les jambes croisées, ses yeux sombres plantés dans les miens.

"Geralt m'a parlé un peu de votre relation," commençai-je. "Mais j'aimerais entendre ta version. Peut-être parce que je n'ai vu que le bon côté de Geralt, mais j'ai du mal à croire qu'il ait pu te faire du mal."

Yen haussa un sourcil, un sourire en coin. "C'est juste ça ? Je croyais que tu étais tombé amoureux de moi."

"Quoi ?! Non !"

Elle éclata de rire. "Pas besoin de t'énerver, je te taquine."

"Donc tu veux savoir, hein ? Très bien."

Elle inspira profondément avant de commencer :

"Avant de devenir une sorcière, je vivais dans un village où j'étais considérée comme un monstre. Dos courbé, mâchoire déformée… Même mes parents me traitaient comme un animal. Mais malgré tout, je les aimais encore, naïvement. J'espérais qu'un jour, mon père réaliserait son erreur et me ramènerait à la maison."

Sa voix se fit plus froide. "Mais il m'a vendue. Et à cet instant, j'ai compris que l'amour que j'éprouvais pour eux ne serait jamais réciproque."

Elle continua, sa voix tremblante d'amertume :

"Plus tard, j'ai cru trouver l'amour avec un mage. Je pensais qu'il m'acceptait pour ce que j'étais… Mais ce n'était qu'un mensonge. Ça m'a brisée, Aiden. Au point où j'ai compris que je ne pouvais compter que sur moi-même. J'ai sacrifié ma capacité à donner naissance en échange d'une apparence que les autres accepteraient."

"Donner naissance ?" demandai-je, intrigué.

"Oui," répondit-elle calmement. "Un ancien sort elfique scelle cette possibilité. Et après ça, ma vie n'a été qu'une succession de péripéties jusqu'à ce que je rencontre Geralt. Il m'a sauvé alors que je me mettais en danger pour retrouver cette capacité… Mais même aujourd'hui, je n'arrive pas à le remercier."

Elle se tourna vers moi, un regard chargé d'émotions. "Tu vois, Aiden, tu n'es pas le seul à avoir peur. Moi aussi, j'ai peur. Peur de donner ma confiance… et qu'on me la trahisse."

Un silence tomba entre nous, seulement brisé par le bruit de la neige qui tombait. Puis, sans réfléchir, je lui souris et déclarai :

"Et si on faisait une promesse magique ?"

Elle cligna des yeux, surprise. "Une promesse ?"

"Oui, comme un contrat entre mages."

"Quelle promesse ?"

"Une promesse de s'entraider et de se faire confiance, quoi qu'il arrive."

Elle hésita, puis éclata de rire. "Tu es sérieux ? Tu es vraiment mignon."

"Je suis sérieux, Yen."

Elle reprit son calme, puis tendit sa main. "Très bien. Faisons-le."

Nous nous prîmes par les mains, et je commençai :

"Moi, Aiden, je jure de te donner ma confiance et de t'aider en toute circonstance."

"Moi, Yennefer de Vengerberg, je jure de te donner ma confiance et de t'aider en toute circonstance."

Une chaîne lumineuse apparut, liant nos mains un instant avant de disparaître. La promesse était scellée.

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"Ne t'inquiète pas, je n'ai pas oublié."

"Bien." dit Yennefer en étant rassuré

"Quelle promesse ?" dit Ciri en étant curieuse

"Une promesse qu'une petite fille pourrait comprendre." dit Yennefer en taquinant Ciri

"Hé !"dit-elle indignée

Le sourire en coin de Ciri me fit rire, mais je savais qu'il était temps de partir. Je me dirigeai vers l'endroit où Vesemir et Geralt attendaient. En arrivant, Geralt se tourna vers moi, son regard dur mais bienveillant.

"Prêt ?"

"Oui."

Je dis cela, mais au fond, je n'étais pas sûr de l'être.

"Bien. Allonge-toi."

Je m'allongeai sur le lit, les bras tendus pour qu'ils m'attachent. Geralt fixa les ceintures avec précision, mais son silence me fit douter. Je savais ce qui m'attendait, mais le stress me montait au fur et à mesure qu'il faisait les derniers réglages. C'était un moment important, un moment qui marquerait un tournant dans mon parcours.

"Tu sais que tu peux encore faire marche arrière, Aiden."

Triss entra alors, un bol de plantes à la main. Elle s'assit doucement à mes côtés, posant sa main dans mes cheveux d'un geste qui, paradoxalement, apportait autant de réconfort que d'angoisse.

"Tu es sûr de vouloir faire ça ?"

Elle avait un regard inquiet, presque maternel. Ses yeux brillants cherchaient à capter les miens, comme si, d'un simple regard, elle pouvait comprendre tout ce qui me traversait.

"Oui, je le veux."

Je n'avais pas vraiment le choix. C'était cette épreuve, ou... il n'y aurait plus de retour en arrière.

"Tu n'as pas à faire ça, Aiden. Je peux te garantir qu'il y a d'autres solutions."

Elle se pencha légèrement vers moi, sa voix plus douce, presque suppliée.

"Je sais que tu veux prouver quelque chose, mais est-ce que tu es prêt à risquer ta vie pour ça ?"

Elle était si proche maintenant, je pouvais sentir la chaleur de son souffle contre ma peau. Ses mains se posèrent délicatement sur mon visage, comme pour me forcer à affronter cette vérité qu'elle voulait que je voie : qu'il y avait une autre façon.

"Je ne suis pas prêt à reculer."

Je savais que c'était la vérité. Chaque fibre de mon être me disait que cette épreuve était la seule chose qui me permettrait de comprendre qui je suis vraiment. Mais une petite voix, celle de Triss, s'infiltrait dans mon esprit, me faisant douter, juste un peu.

"Aiden..."

Elle baissa la tête, comme si elle se préparait à dire quelque chose qu'elle avait du mal à exprimer. Quand elle parla à nouveau, sa voix était pleine de tendresse et de désespoir.

"Si tu veux prouver que tu es un sorceleur, tu n'as pas à faire ça seul. Geralt, Ciri, moi… on est là pour toi. Ne crois pas que tu dois tout affronter tout seul."

Je la regardai, puis tournai les yeux vers le plafond, cherchant à cacher la vérité que je savais. Je n'avais jamais vraiment été seul… mais cette épreuve, cette montée en puissance qui m'attendait, c'était ma propre quête. Et la promesse que je me faisais depuis le début me donnait la force de continuer.

"Je ne veux pas reculer. Je veux le faire."

Je la vis secouer doucement la tête, un léger sourire triste sur les lèvres. Elle soupira, passant une main dans ses cheveux comme pour rassembler ses pensées.

"Très bien."

Elle se redressa, et pour un instant, le regard qu'elle me lança était celui d'une amie désespérée, mais résolue.

"Mais promets-moi, Aiden, que tu reviendras."

"Promis."

Je n'étais pas sûr de ce que l'avenir me réservait, mais je savais que cette promesse était tout ce que je pouvais lui offrir.

Elle versa le contenu du bol dans ma bouche. C'était un goût amer, celui de l'inconnu. À l'instant où le liquide toucha ma gorge, je sentis mon corps se détendre, mes pensées s'embrouiller. Le monde autour de moi se dissolvait lentement, tout devenant flou et lointain.

Puis, plus rien.

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"Où suis-je ?"

Je me trouvais dans un espace sombre, un silence oppressant autour de moi. Pas un bruit, seulement l'écho du vide, comme si même l'air avait peur de me toucher. Puis, des silhouettes apparurent. Celles de mes parents. Mais leurs visages n'étaient plus remplis d'amour, comme je m'en souvenais. Non, cette fois, leurs regards étaient pleins de haine. Ce n'étaient pas les personnes qui m'avaient élevé, qui m'avaient donné leur affection… C'était des étrangers.

"Regarde-le, chéri, comment il profite de sa nouvelle vie."

"Oui, après nous avoir presque épuisés à mort, il s'amuse bien."

"Arrêtez !"

Je plaçai mes mains sur mes oreilles, tentant de repousser le son de ces mots, mais ils perçaient mon esprit comme des couteaux. Mon cœur battait plus fort, chaque coup résonnant dans ma poitrine, me clouant au sol. Je me recroquevillai, dans l'espoir de ne plus entendre, d'étouffer ces voix qui m'accusaient, mais elles continuaient, inlassables, frappant mon esprit comme des vagues de douleur.

"Tu utilisais tout notre argent, on ne pouvait même pas partir en vacances. T'étais qu'un fardeau, un profiteur !"

"À chaque fois que je revenais du boulot, j'étais obligé de te voir, même épuisé, et en plus, je devais faire semblant de m'inquiéter pour toi !"

Les mots tournaient autour de moi, se répétant comme un refrain macabre. Je me noyais dans la tristesse, m'étouffant avec chaque nouvelle accusation. J'avais toujours cru qu'ils m'aimaient. Mais ces voix... Ces voix ne parlaient pas d'amour, elles parlaient de déception, de rejet. Est-ce que c'était vraiment ce qu'ils pensaient ? Est-ce que j'avais toujours été un fardeau, un poids qu'ils traînaient sans pouvoir se débarrasser ?

Je me sentais piégé. Une partie de moi, une partie que je n'arrivais pas à comprendre, savait que ce n'était pas réel. Mais une autre, plus profonde, m'appelait à croire que tout cela faisait partie de mon histoire. Peut-être que j'avais cherché à fuir leur amour, leur exigence. Mais maintenant, tout cela se retournait contre moi, comme une claque en pleine face. C'était mon passé qui me rattrapait, une vérité qui me frappait brutalement.

Je les entendais encore, leurs voix résonnant dans ma tête, tournant autour de moi comme des mouches qui ne voulaient pas me lâcher, ne laissant aucune place à la paix.

"Je n'ai jamais demandé d'être un fardeau..." murmurai-je dans le vide, comme si mes mots pouvaient effacer cette douleur. Mais rien n'allait l'effacer. Rien ne pourrait rendre les choses meilleures, rien ne pourrait effacer ces paroles qui m'étouffaient.

Les souvenirs me frappaient en plein cœur, et malgré moi, je croyais que c'étaient leurs véritables sentiments. Cette fois, je n'étais pas l'enfant qu'ils protégeaient, j'étais un intrus, un étranger dans leur vie. Cette douleur était réelle, et je n'avais pas la force de la repousser.

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Mais Aiden n'était pas en train de se rendre compte qu'à l'extérieur, toutes les personnes qui l'attendaient étaient dans l'inquiétude. Le silence était lourd, tendu. À cet instant, ils voyaient Aiden dans lequel son corps rejeté, de la mousse s'échappant de seslèvres, et une lourde angoisse se lisait sur leurs visages.

Les sorceleurs savaient qu'Aiden avait échoué, mais même Geralt ne pouvait pas dire ces mots à haute voix. Il ne pouvait pas dire que qu'Aiden avait échoué, qu'il était peut-être déjà trop tard pour Aiden. Parce qu'admettre cela, c'était aussi admettre que tout espoir était perdu, et Geralt ne pouvait pas faire ça. Pas après tout ce qu'ils avait traversé.

"Geralt, Aiden, est-il..."

Triss posa la question, mais la peur se lisait dans sa voix. Elle attendait une réponse, mais il n'y en eut pas. Il n'y avait que le silence, pesant, écrasant.

"Geralt ?"

"Triss, il a..." Geralt ne termina pas sa phrase. La vérité lui restait coincée dans la gorge, comme un poids trop lourd à porter. Il ne voulait pas perdre Aiden. Pas maintenant.

Mais alors, comme un miracle, une lumière éclatante surgit sur le bras d'Aiden. Geralt se précipita immédiatement vers Aiden, suivi de près par Vesemir. En s'approchant, ils virent un étrange tatouage d'aigle apparaître sur le bras gauche d'Aiden, l'encre mystérieuse se dessinant lentement comme une empreinte de magie ancienne, une marque qui semblait... vivante.

"Qu'est-ce que... ?" Les mots échappaient à Geralt, mais ils savaient, tous les deux, que ce n'était pas un simple hasard.

À cet instant, comme si le tatouage était un signal, une lueur d'espoir naquit dans le silence. Les sorceleurs, avec leurs sens aiguisés, entendirent soudainement ma respiration reprendre, faible mais présente, comme un souffle retrouvé après une longue lutte contre la mort.

Il respirait à nouveau. Lentement. Faiblement. Mais la vie était revenue en Aiden.

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Je me suis relevé, luttant contre l'épuisement, mais une force que je ne savais pas avoir m'a poussée à avancer. Les souvenirs m'ont frappé comme une vague : Ciri souriant lors du festival, puis pleurant lors de la chute de Cintra. Mais surtout, la promesse que j'avais faite à Yen. Cette promesse qu'elle, même elle, ne savait probablement pas qu'elle était heureuse de faire.

"Oui, je suis un profiteur. Mais, malgré tout, je ne peux pas m'excuser. Je vous aime tous les deux, mais j'ai une famille qui m'attend. Des promesses ont été faites, des vies à protéger."

"Le passé doit rester derrière moi, et je dois avancer. Oui, j'ai peur de me retrouver dans la même situation, mais je vais transformer cette peur en carburant !"

Ces mots, je les ai dits avec une certitude que je n'avais jamais ressentie auparavant. Je savais que c'était la seule voie pour avancer. Et en prononçant ces paroles, les silhouettes de mes parents s'évanouirent, comme des ombres dissipées par la lumière de mon propre choix, sans un dernier sourire d'encouragement. Leur jugement n'était plus le mien.

Puis, tout à coup, le silence se brisa. Un cri puissant d'aigle retentit dans l'air, faisant battre mon cœur plus vite. Un majestueux aigle blanc descendit devant moi, ses plumes immaculées comme la neige, ses yeux d'un bleu intense, presque surnaturel. Il me regardait, et dans ses prunelles, je sentais une confiance inébranlable. Il n'avait pas besoin de parler pour me faire comprendre que je n'étais pas seul.

Je tendis la main vers lui, presque instinctivement. L'aigle, comme s'il comprenait ma douleur et ma quête, posa doucement sa tête contre ma main, un geste apaisant, réconfortant. Ses plumes étaient d'une douceur incroyable, comme un contact avec la lumière elle-même.

"Tu es magnifique," murmurais-je, ému.

L'aigle émit un cri, presque comme une réponse, mais alors, il tourna soudainement la tête. Son regard se fixa sur un endroit en particulier, et je suivis sa direction. Une tempête de neige se leva soudainement, balayée par des vents violents. Mais au lieu de ressentir le froid mordant, je sentis une chaleur, douce, presque comme si on me couvrait d'une couverture.

Tout autour de moi sembla s'effacer. Le temps se suspendit. Et c'est alors qu'une voix, ni masculine, ni féminine, résonna dans l'air autour de moi.

"Tu as enfin réussi à surmonter tes peurs, et ainsi pu commencer ton voyage vers ta destinée."

"Quelle destinée ?!" Je criai, mais il n'y eut pas de réponse immédiate. Ma frustration grandissait.

"S'il vous plaît, donnez-moi des réponses ! C'est tout ce que je demande !"

La voix persista, calme, énigmatique.

"Trouve l'hirondelle, le chat et le corbeau, car sans eux, tu ne réussiras pas à accomplir ce que tu cherches, quand tu comprendras enfin ta destinée."

L'écho de ces mots me transperça, me laissant dans un tourbillon d'incertitude. Mais avant que je n'aie pu poser d'autres questions, je sentis une force invisible m'aspirer. Mon corps se sentit léger, comme porté par un vent puissant, et tout devint flou. Puis, un dernier éclair de lumière… et je m'éveillai.

J'avais réussi l'épreuve.


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