A special witcher (french)

Chapter 22: Chapitre 22



"Ce n'est pas ici."

"Ici non plus."

Je me grattais la tête, frustré, avant de m'asseoir dos contre la bibliothèque. Je levai les yeux vers le plafond couvert de toiles d'araignées.

[Super, même frustré, je remarque des détails complètement inutiles.]

Un rire amer m'échappa. Mais au fond, je n'arrêtais pas de penser à ma situation. Avec le peu d'informations dont je disposais, une chose était sûre : le sang ancien coulait dans mes veines. Comment ? Je n'en avais aucune idée. Je ne savais même pas qui étaient les parents de ce corps. Après tout, j'étais arrivé ici après que ce corps ait été abandonné par la vie, mort de faim.

Je suis né esclave, vous le savez peut-être. Mais c'était bien pire que ce que j'imaginais. En prenant possession de ce corps, j'ai découvert ce qu'était la vraie faim.

Quand j'étais à l'hôpital, je me plaignais parfois d'avoir encore faim. Mais ce n'était rien comparé à ça. La faim, la vraie, te vide. Elle te laisse sans force, sans espoir. Elle te cloue sur place, incapable de bouger.

C'est l'une des raisons pour lesquelles je veux devenir sorceleur. Même si j'ai trouvé une famille avec Geralt, Triss, Ciri, Yen, et les autres, cette peur est toujours là, tapie dans un coin de mon esprit. Une peur irrationnelle, peut-être, mais qui me hante.

Et puis, il y a ces nuits où le cerveau travaille encore, où les pires scénarios s'imposent à toi. Dans mes cauchemars, mes parents se plaignaient de devoir payer mes frais médicaux. Ils disaient en avoir marre de moi, de ma faiblesse. Je sais que ce n'est qu'une imagination, qu'aucun parent ne dirait ça à son enfant. Mais ce souvenir inventé s'est ancré en moi.

[Je veux prouver que je ne suis pas un fardeau. Je veux être quelqu'un sur qui on peut compter.]

Je sentis mes yeux s'embuer et me promis de ne pas pleurer. Je me relevai, essuyant rapidement mes joues. Mais à cet instant, la porte s'ouvrit, et Vesemir entra.

"Aiden, tu as trouvé quelque chose ?" demanda-t-il.

"Non, il n'y a rien sur ce signe," répondis-je en détournant le regard.

Il hocha la tête, puis déclara calmement : "Ne te frustre pas trop. Nos vies seraient bien moroses si nous avions toutes les réponses."

"Peut-être," répondis-je en soupirant. "Mais… pourquoi Triss et toi me dites toujours ça ? Je veux comprendre ! Pourquoi je peux produire de la glace ? Pourquoi je suis différent ?"

Les mots s'échappèrent de ma bouche, plus forts que je ne l'aurais voulu. En voyant le silence de Vesemir, je compris que j'avais été trop loin.

"Je suis désolé, Vesemir. Je ne voulais pas…"

"Pas besoin de t'excuser, Aiden," m'interrompit-il doucement. "C'est normal d'être frustré quand ce qu'on cherche semble hors de portée."

Il marqua une pause, puis ajouta : "Mais sais-tu que tu n'es pas le seul à ressentir cela ?"

Je levai les yeux vers lui, surpris. "Comment ça ?"

"Pense à Triss, Yen, et tous les sorciers et sorcières. Ne crois-tu pas qu'ils veulent, eux aussi, comprendre comment briser cette malédiction qui les empêche d'avoir des enfants ? Combien ont tout tenté, parfois au péril de leur vie, pour trouver une réponse qui n'existe pas ? Et Ciri…"

"Ciri ?" répétai-je, intrigué.

"Elle est comme toi, Aiden. Elle cherche à comprendre pourquoi elle a ces pouvoirs, pourquoi elle ne peut pas toujours les contrôler, et surtout pourquoi elle doit souffrir."

Vesemir s'approcha, ramassa les livres que j'avais laissés sur la table, et commença à les ranger.

"Dis-moi, qu'est-ce qui est si grave dans le fait d'être différent ?" demanda-t-il en me jetant un regard.

"Les autres te rejettent. Ils t'abandonnent," murmurai-je.

"Est-ce vraiment ce que tu crois ?"

Je baissai la tête, incapable de répondre.

"Tu as peur d'être seul, n'est-ce pas ?" demanda-t-il, sa voix douce mais ferme.

Après un moment de silence, je murmurai : "Oui… Je ne veux pas revivre ça. Je ne veux pas retourner dans cet endroit sombre."

Vesemir posa une main rassurante sur mon épaule.

"Aiden, regarde autour de toi. Triss te considère comme son fils. Ciri s'entraîne durement parce qu'elle veut te suivre. Yen, pour une raison que je ne comprends toujours pas, s'est attachée à toi. Lambert, Eskel, et moi te voyons comme un frère, même si Lambert ne l'admettra jamais. Et Geralt… Geralt te protège, toi et Ciri, comme personne d'autre ne le ferait."

Je sentis un poids se lever de ma poitrine. Des souvenirs me revinrent : Ciri et moi jouant au chevalier et à la princesse, les rires pendant les festivals, Geralt me montrant comment manier une épée.

"Tu n'es pas seul, Aiden. Tu ne l'as jamais été. Et même si tu as peur, sache que cette peur peut devenir une force. Si elle te submerge, rappelle-toi ces moments, ces souvenirs. Ils sont ta lumière dans l'obscurité."

Ses mots résonnèrent en moi, et sans pouvoir les retenir, les larmes jaillirent. Je m'accroupis, cachant mon visage entre mes bras.

"Quand tu sortiras de cette pièce," ajouta Vesemir en se dirigeant vers la porte, "je veux te voir sourire et prêt à affronter l'avenir. Mais pour l'instant, profite de ce moment. Vide tout ce que tu as en toi."

Il quitta la pièce, me laissant seul avec mes pensées et mes pleurs.

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"Merci, Vesemir."

"Mmh, Geralt. Je me doutais que ce serait toi."

"Tu sais que c'était à toi d'y aller, non ?"

"Je sais… mais je ne me sens pas prêt. Merci encore."

Vesemir soupira légèrement, puis répondit d'un ton calme mais ferme : "De rien. Je continuerai à veiller sur lui comme toi, Geralt. Mais la prochaine fois qu'il a un moment de faiblesse comme celui-là, ce sera à toi. En attendant, je vais m'occuper du petit diable."

Je le regardai s'éloigner, sa silhouette disparaissant dans le couloir. Je m'appuyai contre le mur, croisant les bras, observant Aiden qui pleurait encore doucement.

"Je te le promets, Vesemir," murmurai-je. "La prochaine fois, je serai là pour lui."

(Petit moment sentimental après à nouveau de la bagarre"


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