A special witcher (french)

Chapter 20: Chapitre 20



On pouvait entendre une personne courir à travers la forêt, poursuivie par des corbeaux qui ne semblaient pas vouloir la lâcher.

Cette personne ?

Moi, bien sûr.

Pourquoi je cours comme ça, me direz-vous ?

Pour le comprendre, il faut revenir à ce qui s'est passé il y a quelques heures.

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Dans la salle à manger, l'ambiance était électrique. Geralt et Lambert, comme à leur habitude, s'étaient lancés dans un concours de boisson. Les rires et les provocations volaient bas, surtout de la part de Lambert, fidèle à lui-même.

Oui, Lambert. Vous avez bien entendu. Quand il est arrivé cinq mois après moi, il a rapidement montré son vrai visage : arrogant, insupportable, et toujours prêt à prouver qu'il était le plus malin de la pièce.

Mais avec le temps, j'ai appris que derrière ses sarcasmes et son air de dur à cuire, il y avait quelqu'un d'autre. Quelqu'un qui, à sa façon, essayait de protéger les siens.

Je me souviens encore de ce jour où il a appris que j'allais passer une épreuve d'herbe bien plus dangereuse que la leur.

« T'es sérieux ?! T'es complètement cinglé ou quoi ? » m'avait-il balancé, les bras croisés et les sourcils froncés.

Je haussai les épaules. « Je sais ce que je fais. »

Il s'était approché, son regard noir planté dans le mien. « Non, tu sais rien. Risquer ta peau, c'est ça ton idée brillante ? T'écoutes jamais personne, hein ? »

Je gardai le silence. Je savais qu'il avait raison, mais j'étais allé trop loin pour reculer.

Il laissa échapper un long soupir, comme s'il abandonnait une bataille perdue d'avance. « Bon, très bien. Puisque t'as décidé d'être idiot jusqu'au bout, je vais au moins t'apprendre à pas mourir trop vite. »

C'est comme ça que Lambert, le sarcastique, avait commencé à m'entraîner. Il m'avait montré tout ce qu'il savait : la chasse, la fabrication de bombes, la survie en terrain hostile… Et c'est là que j'ai découvert ma véritable passion.

Quand je chasse, c'est comme si tout le reste disparaissait. Plus de doutes, plus de pensées parasites. Juste moi, ma proie, et cette sensation viscérale de savoir exactement où aller. Dès que je repère ma cible, je ressens quelque chose d'instinctif, presque animal. Peu importe où elle essaie de fuir, je saurai toujours la retrouver.

Ce jour-là, je traquais un loup. Isolé de sa meute, il semblait facile à abattre. Mais au moment où ma flèche se planta dans son cou, un cri strident déchira l'air.

Je me redressai, l'arc toujours en main, alors qu'une nuée de corbeaux s'envolait depuis la cime des arbres. Leur vol chaotique obscurcissait le ciel, et un frisson glacial parcourut ma colonne vertébrale.

Puis, je le vis.

Une fumée noire envahit la clairière, comme si la forêt entière retenait son souffle. Et de cette obscurité naquit une silhouette terrifiante : un corps noueux, fait de bois et de mousse, des griffes longues comme des lames, et un crâne de cerf à la place de la tête. Un Leshen.

Je murmurai, presque pour moi-même : « Merde... »

Ces monstres sont redoutables. Les tribus anciennes les vénèrent comme des esprits de la forêt, mais pour nous autres sorceleurs, ce ne sont que des prédateurs impitoyables. Et celui-là me fixait, comme s'il jaugeait ma valeur.

Son cri fit vibrer l'air, et avant que je ne puisse réagir, il envoya une volée de corbeaux dans ma direction.

Ma première réaction fut simple : courir. Même les sorceleurs les plus expérimentés évitent de combattre un Leshen sans préparation. Et moi, je n'avais rien.

Je dévalai la pente en esquivant les racines et les corbeaux qui me harcelaient. Mais malgré mes efforts, une racine traîtresse attrapa mon pied, et je m'écrasai au sol.

« Bordel ! » grognai-je, en me redressant avec difficulté.

Une branche s'était enfoncée dans mon flanc. La douleur était cuisante, mais je n'avais pas le luxe de m'arrêter. Je serrai les dents, ma respiration saccadée. Garder la tête froide. Se concentrer. Triss me l'avait répété encore et encore.

Je levai les yeux, juste à temps pour voir le Leshen émerger du sommet de la pente. Son regard incandescent semblait brûler ma peau, et il poussa un nouveau cri avant d'envoyer une autre volée de corbeaux.

Je fermai les yeux une fraction de seconde. La voix de Triss résonnait dans ma tête : [Concentre-toi. Laisse la magie venir à toi, mais ne la laisse pas te contrôler.] Un vent glacé s'échappa de mes mains, gelant les corbeaux en plein vol. Une partie de la glace atteignit le Leshen, qui hurla de douleur. Mais il n'en avait pas fini avec moi.

Des racines jaillirent du sol, cherchant à m'attraper. Je roulai sur le côté, esquivant de justesse, et me remis sur pied. Mon objectif était clair : trouver un terrain ouvert, avec moins d'arbres pour qu'il perde son avantage.

Je courus vers la rivière. L'eau glacée ralentit ma course, mais je savais que c'était ma meilleure chance. Le Leshen, plus lourd, me rattrapa rapidement, mais dès qu'il posa un pied dans l'eau, je souris.

Je levai la main, laissant ma magie s'échapper. La rivière se figea instantanément, emprisonnant les jambes du monstre dans une glace épaisse. Il hurla, se débattant pour se libérer, mais cette glace n'avait rien de naturel.

Je courus sur la surface gelée, mes pas rapides et sûrs. Quand je fus assez proche, je préparai mon épée pour frapper son cou. Mais avant que je ne puisse porter mon coup, une racine jaillit, menaçant de m'attraper. Je disparus en un éclair, réapparaissant derrière lui.

Je vis la faille dans son armure, là où la glace avait fragilisé son corps. Avec toute ma force, j'abattis mon épée.

SLASH.

Sa tête tomba au sol, et son corps se tordit une dernière fois avant de s'effondrer en un amas de racines mortes.

Je restai debout, haletant, mon cœur battant à tout rompre. « J'ai réussi… » soufflai-je, incrédule.

Un sourire étira mes lèvres. « Putain, j'ai réussi à le vaincre. »

Je ramassai la tête du Leshen et pris une grande inspiration. Ce combat était terminé, mais je savais que d'autres dangers m'attendaient.

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Je voyais devant les grilles du château Triss qui faisait les cent pas, anxieuse, tandis que Geralt tentait de la calmer. Mais dès qu'ils me virent revenir, ensanglanté, Triss courut vers moi, l'air paniqué.

« Fais-moi voir, » ordonna-t-elle en attrapant mon bras.

« Triss, je vais bien, » répondis-je, en essayant de me dégager.

Elle planta son regard dans le mien. « Tu iras bien quand je le déciderai. »

Sans attendre, elle commença à m'inspecter. Dès qu'elle aperçut la blessure laissée par la branche, elle ouvrit son sac et en sortit une fiole.

« Tiens, bois ça. C'est une potion qui accélérera la régénération de tes tissus, » dit-elle en me tendant la fiole d'un geste ferme.

Je la pris sans protester et avalai le contenu d'une traite. Une chaleur réconfortante se propagea dans mon corps, comme si un feu doux brûlait en moi.

« Triss, pas besoin de le chouchouter comme ça. C'est une belle cicatrice de guerrier, » lança Lambert avec son habituel sourire narquois.

Triss lui jeta un regard noir. « Lambert, tais-toi, veux-tu. »

« Hé ! » protesta-t-il.

Geralt intervint, sa voix calme mais ferme : « Laisse-le, Triss. Tu vois bien qu'il va mieux. »

Après un court silence, elle hocha la tête. « D'accord. Mais Aiden, viens me voir avant de dormir. Je te préparerai une autre potion. »

Lambert, vexé, marmonna : « Attends, t'écoutes Geralt et pas moi ?! »

Triss lui répondit sans même le regarder : « Ce n'est pas la même chose, tu sais. »

Laissant Lambert et Triss poursuivre leur dispute, Vesemir s'approcha, accompagné de Geralt.

« Eh bien, belle cicatrice que tu as là, » dit Vesemir en examinant ma blessure avec une lueur d'approbation.

« Merci, Vesemir. J'avoue que j'en ai bavé, » répondis-je en esquissant un sourire fatigué.

Il hocha la tête. « Ton premier vrai combat, et tu t'attaques à un Leshen. Pas mal pour un début. Qu'en dis-tu, Geralt ? »

Geralt, resté silencieux jusqu'alors, posa une main sur mon épaule. « Tu vas bien ? »

« Oui, ne t'inquiète pas. J'ai suivi ton conseil : garder la tête froide, même dans la douleur. Ça m'a sauvé. »

Un sourire à peine visible passa sur le visage de Geralt. Il ébouriffa mes cheveux d'un geste presque affectueux. « Bien joué. »

Soudain, une voix familière s'éleva derrière moi. « Aiden ! »

Ciri me sauta dans les bras, m'enlaçant avec force tout en scrutant mon visage pour déceler une blessure.

« Laisse-moi voir si tu es blessé ! » dit-elle avec insistance.

Je soupirai. « Ciri, je vais bien, je te le promets. »

Elle plissa les yeux, pas convaincue. « Laisse-moi regarder. »

Avant que je puisse répondre, une voix autoritaire s'interposa.

« Petite fille, laisse passer, » déclara Yennefer, écartant doucement Ciri d'un geste de la main.

Ciri tenta de résister, mais Yen ne lui laissa aucune chance. Elle s'approcha de moi, ses yeux sombres remplis d'inquiétude.

« Tu n'as rien ? » demanda-t-elle, sérieuse.

« Pour la énième fois, non, » répondis-je avec un soupir las.

Ciri croisa les bras, mécontente. « Hé, c'est moi qui vérifiais s'il allait bien ! »

Yennefer haussa un sourcil. « Je suis magicienne, je te rappelle. Alors laisse faire les pros. »

Voyant où cette discussion allait, je levai les mains pour les interrompre. « Calmez-vous, ça ne sert à rien de vous disputer. »

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« Geralt, regarde ça, » dit-je en désignant la scène devant eux.

Geralt jeta un coup d'œil, les bras croisés. « Mmh, il a du succès. »

je souris, amusée. « Comme quelqu'un que je connais, non ? »

Il haussa les épaules, un léger sourire en coin. « Tu te souviens que c'était juste un sort, pas vrai ? »

je secoue la tête, faussement exaspérée. « Bien sûr. Un sort, c'est ça. »

Je roulai des yeux en entendant Geralt dire cela Comme s'il ne savait pas que d'autres femmes étaient intéressées par lui. Mais, bon, je devais lui reconnaître une chose : il gagnait des points en les repoussant.

Sans un mot, je pris sa main dans la mienne, cherchant ce réconfort discret qu'il offrait sans même s'en rendre compte. Posant ma tête sur son épaule, je murmurai :

« Je ne savais pas que même Yen s'intéressait à lui. »

Geralt sembla surpris. « Moi non plus, à vrai dire. Je me demande pourquoi. Tu crois que ça a à voir avec ce qui s'est passé à la fin de l'hiver ? »

Je réfléchis un instant, me souvenant de cet hiver où leurs échanges avaient semblé plus fréquents, presque complices. « Peut-être. C'est vrai qu'ils étaient plus proches après leur discussion. »

Sa main serra légèrement la mienne, un geste simple mais rassurant. Je levai les yeux vers lui, trouvant dans son expression ce mélange de fatigue et de détermination qui lui était propre.

« Tu sais que tu as ce talent pour attirer les ennuis... et les regards, » dis-je doucement, un sourire au coin des lèvres.

Il répondit par un regard amusé, mais garda le silence.

Nous les regardâmes une dernière fois, toujours en train de se chamailler, avant que je rompe ce moment intime. Relâchant doucement la main de Geralt, je me dirigeai vers Aiden pour vérifier s'il n'était pas encore blessé quelque part.

Exagérer ? Peut-être. Mais je voulais m'assurer qu'il allait bien et qu'il profitait de ces moments joyeux. Même si, au fond, je soutiendrais indirectement Yen et peut-être Ciri, si leurs sentiments envers lui ne changeaient pas. Après tout, ce n'était pas mon rôle d'intervenir.

"Mmh, tu es vraiment la meilleure, Triss," pensai-je avec un sourire intérieur.

(Info : prochain chapitre le moment que vous attendiez est le processus de création d'Aden, aussi, je me permets de réserver le jeudi et mercredi enfin jusqu'aux vacances donc pas de chapitre le jeudi et le mercredi pendant au moins 2 semaines)


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